samedi 28 novembre 2015

Kluane - Août 2015

Au mois d'août, la fin de l'été est venue vite et bien sûr, j'ai essayé de profiter des dernières journées chaudes. Mais il y en avait trop peu ! Ma plus grande aventure durant ce mois était une rando de deux jours au glacier Samuel, dans les montagnes côtières entre le Yukon et l'Alaska. Je suis partie avec mon fidèle Mars, qui, à son plus grand chagrin devait rester en laisse durant toute la rando et devait aussi porter sa nourriture. C'est très mignon un chien en sac à dos et j'avais assez à porter moi-même. C'était une très belle marche qui nous amenés à travers une grande vallée ouverte, sans arbres (que de la végétation alpine) jusque devant le glacier Samuel. J'ai installé ma tente en vue du glacier et c'est avec cette vue exceptionnelle que j'ai eu a chance de m'endormir et de me réveiller. Quel bonheur ! Et quel tristesse aussi de penser que ce glacier, comme tous les autres, est mourant et qu'un jour il n'existera plus que dans nos souvenirs et photos...

À la fin du mois d'août, l'été a pris son départ et l'automne a pris sa place: les arbres se sont ornés de jaune et d'orange et les montagnes de blanc...

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lundi 19 octobre 2015

Kluane - Juillet 2015

Au mois de juillet, alors que les journées commençaient enfin à se raccourcir (oui, c’est chouette d’avoir de trèèès longues journées, mais on dors mal la nuit quand il fait jour !), je suis encore allée passer bien du temps dans Kluane... 

Je suis allé marcher sur le King’s Throne au bord du lac Kathleen, une rando plutôt populaire dans le coin et j’ai dû renoncer à atteindre le sommet, mon vertige étant plus fort que moi. Toute une leçon d’humilité ! J’ai encore eu la chance de survoler le parc, cette fois en hélicoptère, ce qui nous a permis de voler plus doucement et plus bas. Fascinant tous ces détails que l’on peut voir du ciel ! Une fois la patrouille d’ours terminée (on était là pour vérifier qu’il n’y avait plus d’ours sur un des sentiers les plus populaires du parc, auprès des marcheurs, comme des ours), il a fallu qu’on survole un des paysages les plus spectaculaires de la bordure du parc : les vallées des ruisseaux Bullion et Metalline. Des gorges profondes, des montagnes escarpées et vallées verdoyantes...

Aussi, j’ai enfin eu la chance de travailler dans le parc et d’utiliser certaines des connaissances que j’ai acquises dans mon ancienne vie de biologiste en écologie forestière : pendant deux jours je suis allé travailler dans la forêt du parc avec les agents conservation du parc, afin de faire le suivi de la santé de la forêt de Kluane. C’était un vrai plaisir !

Le reste du mois de juillet, il y avait encore d’autres randonnées au programme, notamment dans le canyon Williscroft, un trésor caché du parc. Et bien sûr, il a fallu que j’aille me baigner dans les eaux bleues du lac Kluane. C’est le plus grand lac du Yukon avec plus de 400 kilomètres carrés et l’eau du lac provient du superbe glacier Kaskawulsh (à voir sur les photos du mois de mai). Alors oui, c’était une baignade un peu fraîche, mais tellement revigorante ! Mon endroit préféré du Yukon pour une baignade je crois...

À la fin du mois, il y a eu de la neige assez bas sur les montagnes et je ne suis pas certaine si c’est la dernière neige de l’hiver ou la première du suivant ? En tout cas, c’était bon pour nous rappeler que nous sommes dans le nord et que l’été passe vite...

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samedi 26 septembre 2015

Kluane - Juin 2015

Au mois de juin, les aventures au beau pays de Kluane ont continué sous le soleil de minuit... Je suis allé découvrir les thundereggs, les “œufs de tonnerre”, des roches en forme d’œufs, qui se trouvent dans une petite vallée au bord du parc. J’ai survolé une fois encore les champs de glace de Kluane. Je suis allé marcher sur la crête du mont Sheep, le royaume des mouflons de Dall. J’ai vu ma petite cabane entourée d’innombrables fleurs sauvages. Et je me suis réveillée chaque matin avec une vue sur un glacier.

Tous les jours j’ai ressenti une immense gratitude de vivre et de travailler dans un tel endroit et malgré toutes ces merveilles que j’avais découvertes, je savais qu’il m’en restait encore bien plus à découvrir...










vendredi 18 septembre 2015

Kluane - Mai 2015

Après quelques mois de voyages sur le vieux continent et au Maroc, je suis retournée au Yukon. Juste à temps pour la neige fraîche et pour vivre quelques journées à -45°C. Ça faisait près de deux ans que je n’y avais pas eu droit ! De la fin janvier à la fin avril, j’ai profité d’un très bel hiver en forêt au sud de Whitehorse. C’était quelques beaux mois emplis de belles sorties dans la neige, de repas entre amis et de soirées relaxantes devant le poêle à bois et bien sûr aussi de nuits sous les aurores boréales. J’ai pris trop de retard dans mon blog, alors je vais directement passer aux nouveautés de l’été.

Depuis le début du mois de mai, je vis et je travaille dans le petit village nommé Haines Junction, environ 150 kilomètres à l’ouest de Whitehorse. C’est un tout petit village de 800 habitants, une communauté très nature et artistique et surtout, c’est un des plus beaux endroits au monde. Haines Junction se trouve au pied des monts St. Elias, les montagnes les plus hautes, les plus massives et les plus jeunes du Canada. C’est la porte d’entrée du parc national Kluane, l’un des grands parcs du Canada et certainement l’un des parcs les plus sauvages et spectaculaires à être accessibles par la route. Et depuis le début du mois de mai, j’ai la chance de travailler dans ce parc ! Je travaille dans le centre d’accueil, alors bien sûr, je passe plus de temps dans le centre que dans le parc. Mais c’est très agréable de passer son temps à parler d’un endroit aussi merveilleux et fascinant à des visiteurs généralement heureux de se trouver dans un tel endroit. Et puis j’ai tout de même eu bon nombre d’occasions d’aller travailler dans le parc et bien sûr de profiter du parc durant mon temps libre. Sans compter que l’on voit les montagnes de Kluane et l’un ou l’autre glacier tout le temps ici : sur la route pour aller au travail, de mon salon…

Laissez-moi vous parler un peu de ce parc, cela mettra mes photos et mes prochains articles en contexte… Le parc national et la réserve de parc national Kluane protège 22 000 km2, ce qui est l’équivalent de la moitié de la Suisse et toute cette région est complètement inhabitée bien sûr. Comme je l’ai mentionné plus haut, les montagnes de ce parc, les monts St. Elias, sont les montagnes les plus hautes du Canada, avec le Mt. Logan (5 959 mètres) étant le point culminant du Canada et presque aussi élevé que le Mt. Denali (anciennement connu sous le nom de Mt. McKinley) en Alaska. Ces énormes montagnes nous séparent de Pacifique et capturent tout l’air humide de l’océan, ce qui cause d’importantes chutes de neige à l’année longue dans les montagnes. Et toute cette neige a mené à la formation du plus grand champ de glace (hors des pôles) au monde et ce champ de glace alimente d’énormes glaciers de vallée qui font des dizaines de kilomètres de long. 

Environ 80% du parc consistent de montagnes, neige et glace, mais la bordure du parc, où se trouvent la forêt boréale, la toundra alpine et les rivières et lacs est très riche en biodiversité. Il y a l’une des plus grandes variétés de plantes dans le nord du Canada et évidemment, il y a une faune incroyable : des centaines d’ours (noirs et grizzlis), des loups, des coyotes, des gloutons (carcajous), des élans (orignaux), des porc-épics, des lièvres, des saumons d’eau-douce, des lynx, des cougars, des pikas, des castors, etc. On ne les voit pas tous quotidiennement, mais régulièrement tout de même, surtout les ours ! 

Bref, j’adore vivre et travailler ici et j’espère que mes photos pourront vous montrer un peu à quel point Kluane est un pays merveilleux !






samedi 5 septembre 2015

Le Maroc, 2ème partie: le sud

Le sud du Maroc s'est avéré être très différent du nord et la deuxième partie du voyage s'est fait un peu plus calmement. Agadir est une ville très moderne et bien moins marocaine, que toutes les villes qu'on avait visitées juque là. Et je dois avouer que j'ai été ravie d'y trouver un McDonalds, mes entrailles avaient besoin d'un peu de répi !

À partir d'Agadir on est allé explorer le désert vers l'est. Malheureusement, c'était aussi le temps de l'inondation du siècle. On a dû changer nos plans de route à plusieurs reprises à cause des inondations, ce qui était un peu étrange, considérant qu'on était dans le désert. De devoir se dire qu'on ne peut aller dans le Sahara, parce que le Sahara est inondé, c'est plutôt inoui. Enfin, la promenade en dromadaire a pu se faire et au moins, on était les seuls touristes dans le coin !

Après le Sahara, on est retourné sur la côte, au sud d'Agadir. On est allé se promener sur la plage blanche, une plage longue de 40 km et sur la plage aux arches à Sidi Ifni. Et là encore, on était presque les seuls touristes. Les routes étaient détruites, la boue et les déchets à chaque coin de rue...

Avant de retourner à Agadir, on est passé par les belles montagnes de Tafraoute. Un très beau petit coin: les montagnes se présentaient sous bien des formes et des couleurs et les vallées étaient peuplées d'amandiers et d'arganiers.

Notre voyage s'est terminé à Essaouira. Une belle petite ville sur la côte. Une ville de surfers, une ville pour relaxer... De là, il ne nous restait plus qu'à prendre l'avion de Casablanca. Quoi que dit avion ne voulait pas vraiment décoller... Le Maroc, que de surprises, on ne s'y ennuie jamais !








samedi 15 août 2015

Le Maroc, 1ère partie: le nord

Changement de climat et de culture radical, après l'Écosse, on est allé au Maroc. Je vais briser le suspense tout de suite et vous dire que non, je ne m'y sentais pas chez moi du tout ! Les sept semaines que j'y ai passé n'étaient pas toujours facile, mais somme toute, c'était quand même un beau voyage.

On a commencé dans le nord, à Tangers et de là, on s'est tranquillement déplacé vers le sud. Les grandes villes (Tangers, Tetouan, Fez et Marrakech) étaient, disons, intéressantes à voir, mais sans plus. C'est dans les petits villes et dans les montagnes que j'ai vu et vécu les plus belles choses. Seule Chefchaouen, la ville bleue, s'est avérée être très charmante. Les ruines romaines de Volubilis, le petit village Zaouia d'Ifrane au pied de chutes d'eau se déversant d'un ancien fond marin (le haut de la montagne était couvert de coquillages fossiliés !) et la vallée d'Ait Bougmez dans le Haut Atlas, étaient mes coups de coeur pour le nord.

Je ne rentrerai pas plus dans les détails ici et vous laisse profiter des photos. Le Maroc, c'est à chacun de s'en faire sa propre idée...







vendredi 3 juillet 2015

L'Écosse

Après la Belgique, on est allé à Londres, où j'ai très rapidement dû apprendre à conduire du mauvais (pour moi) côté de la route. Je me sentais un peu comme un enfant se fait jeter dans un lac pour apprendre à nager. Enfin, on a vite pris la route vers le nord et plus on s'éloignait de Londres, plus je pouvais relaxer...

Notre premier vrai arrêt était un petit village dans Northumberland, le nord-est de l'Angleterre, par où passe le mur d'Hadrian. Un mur construit par les Romains pour se protéger des barbares du nord. Northumberland s'est avéré être un très beau coin de pays avec beaucoup de nature et de vieilles pierres et peu de gens. Tout à fait à mon goût !

En route vers l'ouest de l'Écosse on a traversé de très beaux paysages aux montagnes ondulantes et on a aussi visité un temple bouddhiste (et oui !). On a passé notre première nuit dans les environs de Glasgow, où l'accent m'était tout à fait incompréhensible. Heureusement, ça n'allait que s'améliorer. Et là, enfin on a plongé dans les Highlands...

En voyageant à travers les Highlands, j'ai appris à aimer les moutons, qui sont absolument partout là-bas, même dans les arrêts de bus, et qui sont très beaux et adorables. J'ai mangé du bon haggis (merci les beaxu mountons !). J'ai été trempé par la pluie comme jamais dans ma vie et j'ai marché dans la pluie horizontale, souvent. J'ai découvert des plages blanches et des eaux turquoises aux endroits les plus inattendus. J'ai marché à travers un site mégalithique vieux de près de 5 000 ans. J'ai vu des paysages beaux à couper le souffle. Et tout le long, je me suis sentie à ma place...

Je pourrai tout vous raconter en détails, mais les Highlands, c'était tellement magique, que je ne saurai trop comment les décrire. Je vais laisser les photos parler...







samedi 6 juin 2015

La bonne surprise du voyage : la Belgique

Une fois bien reposée, j'ai quitté l'Alsace pour visiter un peu l'Europe pour changer. Et oui, qui l'eut cru... Après de très brèves visites en Allemagne et au Luxembourg, je suis allé visiter la Belgique. Ce n'était pas exactement mon idée et à vrai dire, jamais je n'aurai cru faire du tourisme en Belgique un jour. Je n'en suis pas très fière, mais je ne pensais pas qu'il y avait grand chose à voir au pays de la bière et des frites. Comme j'avais tort ! Chers amis belges, vous avez un beau pays et il n'y manque pas de belles choses à voir et de bonne bouffe !

La visite de la Belgique a commencé par quelques jours à Bruxelles (et pour cette partie je n'ai pas de photos, elles se sont perdues...). Une ville à l'architecture riche et variée et où les beaux endroits ne sont pas concentrés uniquement dans un petit centre-ville, mais sont disersés un peu partout à travers la ville. Une ville pleine de petits cafés et de... friteries ! À Bruxelles, j'ai mangé les meilleures frites de ma vie et je suis au regret d'apprendre à mes amis québécois, que les Belges ont eu l'idée de servir des frites avec de la sauce bien avant la poutine. Et qu'est-ce qu'ils en font des bonnes sauces ! Autre délice que j'ai découvert à Bruxelles : les gauffres liègeoises avec de la sauce au chocolat... 

Prochaine étape : Bruges. À peu près tout le monde connait le nom de cette ville, si ce n'est à cause du film "Bons baisers de Bruges". C'est une petite ville intéressante avec ses canaux et tous les vieux bâtiments de brique, mais à vrai dire, il y manquait d'espace et de vie. On s'y sent un peu comme dans un musée grandeur nature. Ville bien plus belle et malheureusement un peu moins célèbre : Ghent. Là aussi, il y avait des canaux en plein coeur de la ville et de beaux vieux bâtiments de brique partout. Et même un vieux château : le Gravensteen.

Pendant ces quelques jours passés en Belgique, j'ai mangé des frites tous les jours et des gauffres régulièrement et j'ai gouté à quelques excellentes bières. Bref, en Belgique, on vit santé ! Blagues à part, j'ai découvert que la Belgique était encore bien plus divisée que je ne le pensais, les Flamands et les Wallons menant une guerre politique constante. Beaucoup de gens semblent y avoir oublié qu'ils partagent une histoire commune, si ce n'est une langue commune, et qu'il y a bien des choses qui les unissent et sans doute aussi des problèmes plus importants... 








mercredi 3 juin 2015

Retour aux sources : l'Alsace

Après un été bien rempli au Yukon, l'automne est arrivé vite et comme l'année précédente, lorsque les feuilles rouge et or commençaient à tomber, je m'en suis allée vers des contrées plus chaudes... Je suis retournée dans mon pays natal : l'Alsace (oui, c'est un pays ! Si vous demandez l'avis d'un Alsacien. Sinon, selon Google Maps, ça fait partie de la France). Et en Alsace, c'était encore l'été !

Je suis allé visiter ma famille et ma belle petite ville natale de Wissembourg, dans le nord de l'Alsace. C'est un beau petit coin de l'Europe et la nourriture et le vin y sont délicieux !! Et bien sûr, le meilleur chocolatier du monde est établi à Wissembourg ! Alors qu'est-ce qu'on mange en Alsace ? De la choucroute, du kougelhopf, du baeckeoffe et le meilleur plat au monde, du flammekueche ! Et si vous savez prononcer tout ça, vous avez mérité votre portion !

Bon, mais sortons le nez du plat... En Alsace, il y a de très belles villes médiévales à visiter (comme Wissembourg, par exemple), des châteaux troglodytes (tels que le Fleckenstein ou le Berwartstein, juste de l'autre côté de la frontière, qui n'existait pas au Moyen-Age, en Allemagne), des forêts d'hêtres verdoyantes, des collines couvertes de vignes et de vergers, des montagnes et quelques belles églises et cathédrales, entre autres.

Après tout ce temps à l'étranger, c'était tout un plaisir de redécouvrir l'Alsace, au moins un peu. Malheureusement, j'ai surtout passé du temps au lit : une fois que je m'étais remise du décalage horaire, c'est la maladie qui m'a clouée au lit pendant plusieurs jours. Enfin, j'ai quand même un peu visité l'Alsace et voici mes photos :









vendredi 22 mai 2015

Yukon Été 2014

Après mon long raodtrip vers le sud et mes quelques mois à Vancouver, j'ai finalement retrouvé le Yukon que j'aime et le mode de vie que j'aime : dans une cabane (pas si petite, cette fois) en forêt, à travailler dehors et à partir à l'aventure dans la belle nature du Yukon !

J'ai une fois encore passé mon été à travailler comme "tueuse de moustiques" autour de Whitehorse. C'était encore d'innombrables belles journées dehors et quelques vols en héicoptère au-dessus de Whitehorse. Durant mes soirées,je travaillais aussi comme serveuse dans restaurant coréen (je sais, j'ai l'air très coréenne). C'était une nouvelle expérience pour moi et franchement, c'est délicieux la nourriture coréenne ! Et une fois encore, à la fin de l'été j'ai pu partir à l'aventure avec le travail, en faisant un peu d'exploration dans les montagnes du nord et du centre du Yukon.

J'ai beaucoup travaillé, mais aussi profité de mon temps libre : excursions à Dawson, rando de plusieurs jours dans le parc national Kluane et une belle rando dans les tors au sommet d'une montagnes mystique.

Bref, mon été 2014 était bien rempli et une fois encore, le Yukon m'a gâtée !!!








samedi 18 avril 2015

The long road home...

Du 22 au 25 avril 2014, Jours 225-228 : 2,689km; Vancouver, BC -> Whitehorse, YT

Le départ de la grande ville et quel départ ça a été ! Une bagarre dans la rue le matin même était exactement ce qu’il fallait pour nous donner envie de partir bien vite. C’était bien long de sortir de la ville, mais aussitôt que des champs et des forêts remplaçaient les maisons et les centres commerciaux le long de la route, je respirai mieux et je me sentais plus libre et soulagée de laisser tout ce trafic et tout ce monde derrière. J’allais enfin rentrer chez moi, au Yukon !

La route a été longue, mais belle et plus on s’éloignait de Vancouver et du sud, mieux je me sentais ! La forêt à perte de vue, des montagnes et des lacs gelés, l’air pur et frais du nord... Oui, c’était bon retourner dans le Nord. Quelle idée de vouloir aller vivre ailleurs ! C’est comme on dit, on peut quitter le Nord, mais le Nord ne nous quitte jamais...


"There's a land where the mountains are nameless
  And the rivers all run God knows where;
    There are lives that are erring and aimless,
      And deaths that just hang by a hair;
        There are hardships that nobody reckons;
          There are valleys unpeopled and still;
            There's a land--oh, it beckons and beckons,
              And I want to go back--and I will."

      - Robert William Service, Spell of the Yukon 


C’était toute une joie de retrouver le Yukon, Whitehorse, mes amis, mes montagnes, mes arbres, mes rivières et mes lacs ! Et après un grand total de 228 jours de voyage et 21,137 kilomètres parcourus depuis mon départ de Whitehorse pour l’Alaska au mois d’août 2013, j’avais la tête remplie de merveilleux souvenirs, d’odeurs, d’images, de saveurs et de toutes sensations et ma vie s’était enrichie de quelques personnes merveilleuses et de leur sagesse et de leur amitié. Et c’est là toute la magie du voyage !







mercredi 15 avril 2015

Vancouver 2014

Du 5 janvier au 21 avril 2014, Jours 118 à 224 : 1,085km (13,534km; 18,448km) Vancouver -> Tulameen -> Vancouver, BC

C’était tellement agréable de finalement être de retour au Canada et j’étais bien sûr assez heureuse de retrouver Vancouver. Aussi tôt arrivée, je me suis mise à la recherche de travail et d’un appartement pour Mars et moi. Retourner au Yukon au milieu du mois de janvier, sans domicile, ni emploi, ne me semblait pas être une très bonne idée... 

Après avoir trouvé du travail et un appartement et avant de me relancer dans le sérieux de la vie, je me suis pris un petit weekend pour recharger mes batteries à Tulameen, à la belle ferme de lavande où j’avais fait du wwoofing pendant le mois d’octobre. C’était un merveilleux weekend, la vallée était si belle dans la neige et c’était tellement agréable de retrouver mes amis ! Sur le retour vers Vancouver j’ai en plus eu la chance de voir un couguar : il traversait la route, très tranquillement en me regardant droit dans les yeux. Quelle expérience !

Lors de mon premier séjour à Vancouver au mois de novembre, j’avais rencontré un monsieur bien sympathique dans un parc à chiens qui m’avait donné sa carte, me disant qu’il est propriétaire d’une petite compagnie et que je pourrai peut-être travailler pour lui à mon retour. Et bien, je l’ai contacté et hop, j’avais du travail ! Pas exactement mon domaine, mais c’était une expérience intéressante et j’ai pu travailler avec une équipe bien sympathique. Quel était cet emploi ? Attention, tenez vous bien : représentante du service à la clientèle pour une compagnie de distribution de vêtements féminins (mode dernier cri évidemment). Et oui, j’étais bien loin de mes arbres, mes moustiques et mes aventures dans la brousse du nord. Là, j’étais partie pour une aventure dans la brousse de la grande ville et du monde de la mode !

J’ai aussi eu la chance de trouver un appartement relativement rapidement (avec un chien à Vancouver, c’est presque impossible). C’était un bel appartement dans un nouveau building dans Gastown (le quartier cool et chic de Vancouver) avec une colocataire. L’appartement était très classe, super moderne, mais ce que j’ai aimé le plus, c’était le toit. Au 42ème étage il y avait un salon commun avec foyer et télé, plusieurs tables de billard, un gym, un barbecue à l’extérieur sur le toit et un jacuzzi avec une vue imprenable sur le centre de Vancouver et les montagnes de North Vancouver. Bref, dans mon jacuzzi à regarder les couchers de soleil, le soir après le travail dans le monde des fashionistas, je me sentais comme une millionnaire ! Comme il me semblait loin le temps de la minuscule cabane sans eau courante au fin fond des bois !

Mes trois mois à Vancouver étaient très exotiques pour moi, ma vie là-bas était tellement différente de tout ce que j’avais vécu auparavant. C’était trois très beaux mois, j’ai profité d’une très belle ville, du grand luxe de mon appartement, de la proximité de l’océan, des superbes parcs dans la forêt pluvieuse autour de Vancouver et de la grande variété de nourriture que l’on trouve à Vancouver ! Et être là-bas pour mon anniversaire m’avait permis d’aller voir Sting et Paul Simon en concert, magique ! Sans parler de la délicieuse fondue au chocolat que mes amis m’ont préparé pour l’occasion ! 

Mais finalement au mois d’avril, avec les températures plus chaudes, les rues de la ville ont commencé à se remplir, et finalement la foule et le stress de la ville sont devenus insupportables pour moi et j’ai repris la route du nord...









vendredi 20 mars 2015

The long road back...

Du 2 au 4 janvier 2014, Jours 115 à 117 : 2,126km (12,449km; 17,363km); LasVegas, NV -> Wells, NV -> Pendleton, OR -> Vancouver, BC, Canada !

Le 2 janvier au matin, j’ai finalement quitté Las Vegas. C’était bon de quitter cette ville et de retrouver des paysages sauvages et vides de gens ! Parce qu’à part Las Vegas, il n’y a à peu près rien au Nevada, rien que des montagnes et du désert. J’ai traversé de superbes paysages sur ma route, droit vers le nord et en arrivant dans le nord du Nevada, j’ai enfin retrouvé la neige, le froid sec et de belles montagnes enneigées. Quelle joie c’était de me réveiller sous un ciel d’hiver ! La route vers l’Idaho était magnifique aussi, des montagnes et des plaines sous un ciel changeant, vivant ! 

La partie la plus longue et déprimante de ce trajet était l’est et le centre de l’Oregon. Une plaine complètement plate, sans la moindre colline et complètement desséchée... Mais heureusement, le troisième jour, j’ai enfin retrouvé les Cascades, les belles montagnes de l’intérieur de l’Oregon, avec de belles forêts et des sommets enneigés. Et enfin, ce même jour aussi, un charmant monsieur en uniforme de douanier m’a dit "Welcome home!" Oui, j’étais enfin de retour au Canada ! Mon voyage aux États-Unis avait été superbe, mais c’est bon de retrouver son pays après tout ce temps ! Et aussi, je pouvais enfin aller retrouver Vancouver, La Belle, qui m’avait tant charmé durant mon séjour là au mois d’octobre !








mardi 24 février 2015

The Grand Canyon

Le 29 et 30 décembre 2013, Jours 111 et 112 : 941km (10,323km; 15,237km); Las Vegas, NV -> Williams, AZ -> Grand Canyon, AZ -> Las Vegas, NV

Évidemment, je ne pouvais pas séjourner à Las Vegas pendant près de deux semaines et ne pas me rendre au Grand Canyon, à seulement quelques heures de route de là. J’ai donc fait une petite excursion de deux jours à travers le désert pour aller voir ce fameux canyon !

Pour m’y rendre, de Las Vegas, je suis allée dans la charmante petite ville nommée Williams. Une petite bourgade plutôt touristique, se trouvant sur la Route 66 et à seulement 45 minutes au sud du Grand Canyon. À ma grande surprise il y a avait de la neige là et ma promenade nocturne avec Mars était probablement l’une des plus froides du voyage. Comme quoi, ce n’est pas parce qu’on est dans le désert qu’on va nécessairement avoir trop chaud !

Tôt le lendemain matin, j’ai fait les quelques kilomètres jusqu’au Grand Canyon. Malgré la saison et l’heure du jour, il ne manquait pas de monde. Heureusement, la plupart des touristes se contentent du premier point de vue qu’ils trouvent. Moi, j’ai pris mon temps pour explorer la bordure sud du canyon et me balader loin de la foule. Le Grand Canyon est spectaculaire, on y a des vues à couper le souffle. C’est énorme, profond et ce trou s’étend à perte de vue. Le Colorado, si sinueux et si petit tout au fond de cet énorme canyon est difficile à apercevoir. À penser que cette rivière a creusé cet incroyable canyon ! La force de l’eau et du temps... Bref, le Grand Canyon vaut le détour et au lieu de m’étendre sur le sujet, je vous invite à aller voir les photos, qui en disent plus que mes mots et pourtant si peu par rapport à la réalité !










jeudi 19 février 2015

Viva Las Vegas!

Du 23 décembre 2013 au 1er janvier 2014, Jours 105-114

Mes vacances de Noël ! Ceux qui me connaissent vont trouver cela plutôt étrange que j’ai passé les fêtes à Las Vegas et vous avez raison, c’était plutôt étrange ! Mais j’ai une amie qui m’a invité à passer Noël avec elle et sa famille à Las Vegas. Et après tout ce temps sur la route, passer du temps dans un endroit avec des gens que je connais et apprécie était exactement ce qu’il me fallait. J’ai passé beaucoup de temps à me reposer et bien sûr, je suis aussi aller explorer un peu cet étrange endroit qu’est Las Vegas...

Ma première excursion a été un peu plus naturelle pour moi : une rando au Red Rock Canyon à une heure à l’ouest de Las Vegas. C’est un très beau parc au pied des montagnes et comme le dit le nom, on y trouve des rochers rouges parsemés à travers les paysages du parc. C’était une belle rando et j’ai sué comme jamais encore je n’ai sué un 24 décembre de toute ma vie ! Et le meilleur moment a probablement été lorsque, après que Mars ait disparu depuis un bon moment déjà, des randonneurs derrière nous se sont mis à hurler “A wolf! A wolf!”. De l’autre coté de la vallée, Mars pourchassait un troupeau d’antilopes au grand galop, c’était digne d’un documentaire de la BBC, absolument magnifique !!

Après avoir passé la majeure partie de mon temps dans les quartiers résidentiels de Las Vegas, j’ai enfin osé aller m’aventurer sur le Strip, le boulevard où se trouvent tous les casinos, le soir du 26 décembre. C’était tout ce qu’on dit de Las Vegas et plus encore ! Les casinos immenses sont tous ornés de lumières de toutes les couleurs et de tous les styles les plus criards possibles. La rue était pleine de monde, touristes et joueurs, la foule folle de Las Vegas. Toutes les machines à sous de tous les casinos semblaient occupées, ça fumait et ça buvait partout et tous les décors étaient aussi kitsch que possible, ça faisait plutôt mal aux yeux. Mais je n’avais encore rien vu !

Plus tard durant mon séjour, on est allé sur Fremont Street, où l’on peut réellement observer toute la folie et la décadence de Las Vegas. Toute la rue est bordée de bars, de clubs de striptease, de casinos et de magasins et elle est entièrement recouverte d’une voûte lumineuse digitale, affichant des publicités et des spectacles régulièrement. Au milieu de la rue, il y avait une scène de concert, le long de la rue il y avait des danseuses sur les bars “à ciel ouvert” et dans la rue on trouvait des phénomènes de tout genres : marchands, acrobates, nonnes ou pirates les seins à l’air, l’homme dans la boîte, etc.



On est aussi allé voir plusieurs des nombreux spectacles musicaux de Las Vegas et une visite du Hoover Dam s’imposait aussi, puisque sans ce barrage hydroélectrique, il n’y aurait pas de Las Vegas ! J’ai pris mon repas de la St. Sylvestre dans l’un des nombreux casinos qui offrent un buffet à volonté (où les gardiens de sécurité surveillent les petites vieilles qui se remplissent le sac à main de bouffe), de la nourriture à perte de vue ! Et finalement j,ai eu droit aux feux d’artifices de la St. Sylvestre sur le Strip : chaque casino a lancé ses propres feux !

Bref, la ville de la décadence n’est pas mon truc, mais je suis contente d’y avoir été. À Las Vegas on rencontre tous genres de phénomènes de la race humaine et on peut observer certaines des plus grandes folies de notre société. Vous pensez que votre voisin à un grain ? Allez à Las Vegas, cela remettra certaines choses en perspective !








mardi 10 février 2015

Mojave National Preserve and Death Valley

Et oui, toujours en vie, mais très en retard, je sais ! Mon bon vieil ordinateur, par contre, est bien moins en vie, d’où ce long silence... Enfin, je me suis résignée et investir dans une nouvelle machine infernale et maintenant que tout fonctionne à nouveau comme il faut, je vais me dépêcher de rattraper mon retard, parce que j’ai bien des histoires à vous raconter !


Samedi, le 21 décembre 2013, Jour 103 : 448km (8,939km; 13,853km); Twentynine Palms, CA -> Beatty, NV

Après avoir commencé la journée avec une petite balade dans le désert, j’ai pris la route vers Amboy et j’ai traversé Bristol Lake : une vaste plaine de sel, résidu d’un lac desséché. Quel paysage fascinant ! A partir d’Amboy j’ai pris la célèbre Route 66 jusqu’à la Mojave National Preserve : une partie du désert très vide et aux paysages très variés. Il y avait des montagnes colorées et escarpées, des dunes de sable et des cônes de cendres, résidus d’anciennes éruptions volcaniques. Les cônes rouges et les trainées de lave noire se distinguaient clairement dans le désert. J’aurai aimé avoir plus de temps pour jouer dedans !

A Baker, j’ai pris la 127 vers le nord et j’ai traversé des vallées entourées de superbes montagnes aux strates multicolores. C’était comme si quelqu’un avait peint des rayures sur ces montagnes ! Et finalement, pour le coucher de soleil, je suis arrivée dans le Nevada et pour la première fois, ce soir là, je souffrais sérieusement du mal du Yukon.


Dimanche, le 22 décembre 2013, Jour 104: 443km (9,382km; 14,296km); Beatty -> Las Vegas, NV

Depuis Beatty, j’ai pris la 374 pour accéder à Death Valley. Mon premier arrêt a été Rhyolite, une ville fantôme de la ruée vers l’or du début du 20è siècle. J’ai laissé Mars courir pendant que je visitais les ruines... Il a fait croire à quelques touristes qu’il était un coyote et lorsqu’il est venu en courant vers moi, qui était derrière les dit touristes, ils ont totalement paniqué, pensant se faire attaquer par un coyote et ont couru en hurlant vers leur voiture dans laquelle ils sont montés très vite ! Moi, je me roulais par terre de rire ! Mars La Terreur, ha ha !

Après Rhyolite, j’ai accédé Death Valley par Hells Gate (que de noms invitant, je sais et ce n’est pas tout !). Quelle vue j’avais en entrant dans la vallée, qui s’étendait à perte de vue vers le sud, entourée de montages escarpées aux formes et aux couleurs si variées et les dunes de Mesquite devant moi vers l’ouest. J’ai pris la route vers le sud pour aller me promener le long de Salt Creek (et oui, il y a de l’eau dans la Vallée de la mort), un petit ruisseau à l’eau plus salée que la mer. Il y avait là une faune et une flore pour le moins intrigantes pour la biologiste en moi ! J’ai ensuite visité Harmony Borax Works, un plan d’exploitation de Borax d’il y a 100 ans. Comme c’était étrange qu’il y avait des gens là, pour travailler dans les conditions extrêmes de la Vallée de la mort.

Au centre d’information j’ai appris que dans laVallée de la mort on trouve le point le plus bas des É.U. (86m sous le niveau de la mer), l’endroit le plus sec de toute l’Amérique du Nord et le plus chaud du monde (57°C). Et de Dantes View, à 1 669m d’altitude, j’ai pu à la fois voir ce point le plus bas et le point le plus haut des É.U. continentaux (Mt. Whitney à 4 421m d’altitude). Quelle vue époustouflante, tout Death Valley s’étendait à mes pieds avec ses montagnes colorés et les dépôts de sel et de minéraux dans le fond de la vallée, toute une œuvre d’art de mère nature !

J’ai encore exploré quelques canyons, absorbé toute la splendeur des lieux à différents points de vue panoramiques et finalement me suis rendue dans le fond de la vallée, avec un premier arrêt au Devils Golf Course : une plaine de sel où les cristaux de sel formaient de petits monticules et des cavernes sur lesquels on pouvait marcher et très certainement bien se couper en tombant. Et finalement, mon dernier arrêt a été Badwater Basin, à 86 mètres sous le niveau de la mer. Une plaine de sel et de minéraux et une petite flaque d’eau au milieu de la vallée qui fut, il y a très longtemps, remplie par un immense lac.

Ma destination ce soir là devait être Las Vegas, mais la route était longue. J’ai donc fini par m’arrêter dans le noir, au beau milieu du désert pour me ravitailler un peu et laisser La Terreur se dégourdir les jambes. Au bout de quelques minutes seulement, deux gros pickups armés de spots éblouissants braqués sur moi sont arrivés et m’ont entouré. Toujours les énormes spots sur moi, leur main sur le revolver, deux policiers se sont dirigés vers moi me demandant ce que je faisais là. J’ai dû leur expliquer ma situation plusieurs fois et leur dire que tout allait bien, avant qu’ils ne baissent les spots et leur garde (heureusement, Mars La Terreur s’est fait discret pendant ce temps là) et me parlent normalement. Ils ont fini par être bien sympathiques, m’ont donné quelques conseils pour la route et m’ont laissé finir mes cookies en paix.

Et finalement, les lumières de Las Vegas sont apparues au loin et je suis allée me perdre dans la ville de la décadence...